La guide, le scout …
La guide, le scout …
Quand on ment, on perd la confiance de notre entourage. Dire la vérité, c’est la base même de la vie en groupe.
La guide, le scout parle avec franchise, ne tourne pas autour du pot et ne déforme pas la vérité.
Mais dire la vérité, c’est aussi ne pas la cacher. Parfois, il s’est passé des choses qui n’auraient pas dû avoir lieu. Tenter de les cacher n’est pas une bonne chose. Un problème sera beaucoup plus facilement résolu si on participe à l’émergence de la vérité et que l’on partage les éléments qu’on connaît. Protéger l’anonymat d’un·e fautif·ve nuit au groupe et nous rend complice !
La guide, le scout est fiable. Quand elle·il s’est engagé à quelque chose, on sait on peut compter que ce sera fait. Parfois ce n’est pas facile de respecter ses engagements donc il faut réfléchir à deux fois avant de s’engager mais, une fois l’engagement pris, il faut trouver les moyens de le réaliser. « Qui veut faire quelque chose trouve des moyens mais qui ne veut faire quelque chose se cherche des excuses. » (Proverbe touareg) Dans le monde du scoutisme, les excuses n’ont pas la cote.
Quand on croit en quelque chose, il n’est pas agréable d’être moqué par qui pense autrement. Justement, ce qui fait la richesse de notre mouvement c’est le fait que des individus de toutes convictions peuvent s’y côtoyer fraternellement.
Cela ne veut pas dire qu’il faut s’abstenir de parler des différentes convictions mais quand quelqu’un parle de ce qu’il croît, on l’écoute attentivement et on s’abstient d’émettre un quelconque jugement. Le fait d’écouter d’autres pensées que les siennes permet à chacun d’approfondir ses propres convictions et de se forger une opinion critique. Il est souvent utile d’écouter plusieurs avis avant de se faire une idée personnelle. Croiser les informations permet de trier les idées auxquelles on adhère de celles qu’on écarte.
La guide, le scout n’attend pas forcément qu’on lui demande d’accomplir une tâche utile. Quand elle·il voit que quelque chose aura besoin d’être fait, elle·il peut proposer de le faire ou même prendre l’initiative de s’en charger. Ainsi, il n’est pas nécessaire de demander la permission pour ranger du matériel qui a manifestement besoin de l’être. De même, ranger la tente ou l’espace de la bordée est une initiative bienvenue.
Mais ce n’est pas que lors des activités scoutes que l’on peut se rendre utile ! C’est à sa bonne action quotidienne que l’on reconnaît un scout ou une guide dans la vie de tous les jours. Ainsi, on aura à cœur de donner un coup de main à la maison, on viendra en aide à une personne en difficulté, on ramassera un déchet pour le mettre à la poubelle afin d’améliorer notre environnement, etc.
Au fait, savez-vous d’où vient la tradition de faire un nœud (au carré) dans le bas de son foulard ? Non ? C’est très simple. Pour ne pas oublier la bonne action quotidienne, les membres de la communauté scoute font un nœud dans leur foulard comme certaines personnes faisaient un nœud dans leur mouchoir pour se rappeler quelque chose d’important à faire. Lorsque cette chose est faite, on peut défaire le nœud. Mais nous refaisons le nœud aussitôt pour la bonne action suivante de sorte que, finalement, il y a un nœud en permanence dans notre foulard.
Dans une équipe, chacun fait sa part. Quand on se contente de regarder les autres travailler, cela crée des tensions dans le groupe. Quand tout le monde participe activement aux tâches, elles sont plus vite terminées et on peut passer à autre chose.
La guide, le scout offre son amitié. Quand on est l’ami·e de tous, en retour tous sont nos amis. En amitié, la réciprocité est de mise mais il convient de faire le premier pas. On n’arrivera pas à développer des amitiés si on reste sur ses réserves, il faut aller de l’avant.
La guide, le scout est l’ami·e de tous et la sœur·le frère de tous les scouts. Elle·il est bienveillant·e avec tout le monde sans exception. Il est clair qu’on peut avoir plus d’affinités avec certains membres du groupe mais cela ne peut conduire à faire des apartés ou de petits clans car cela nuit également à la bonne ambiance du groupe. Ainsi, lorsqu’on ne comprend pas l’attitude de quelqu’un, il est préférable de s’expliquer directement avec cette personne que d’en parler avec d’autres dans son dos.
Une communication assertive est indispensable à la bonne vie du groupe. Être assertif c’est faire passer son message sans blesser les personnes à qui on s’adresse. Pour y arriver, il est préférable d’exprimer son ressenti que de juger la personne à qui on s’adresse. Si la personne comprend en quoi ses actes peuvent nous déranger, il y a plus de chances qu’elle cherche à adopter un comportement plus adapté. Par contre, si elle se sent attaquée dans sa personne, la réaction risque fort de ne pas aller dans le bon sens.
La courtoisie ne se limite pas à la politesse ! Évidemment qu’un langage châtié n’est pas le bienvenu. Jurer n’a vraiment pas la cote.
La courtoisie c’est adopter un comportement qui ne dérange pas les autres, qui ne les choque pas. Une personne courtoise ne cherche pas à s’imposer à tout prix, à être vainqueur à tous les jeux. Ainsi tricher pour gagner n’est vraiment pas courtois ! Il faut aussi savoir perdre en étant bon joueur.
Une personne courtoise sait gérer ses émotions, elle a la victoire modeste et ne fait pas un scandale lorsqu’elle échoue. Cela ne veut pas dire pour autant qu’il faut laisser gagner son adversaire ! Le jeu perd de sa saveur lorsqu’on ne rencontre aucune difficulté.
Une personne courtoise est loyale, elle ne parle pas dans le dos des autres, elle ne colporte pas les ragots.
Une personne courtoise fait preuve d’empathie. Cela veut dire qu’elle fait attention aux autres, qu’elle sait envisager les choses d’un autre point de vue que le sien. Elle sait se « mettre à la place des autres ». Elle cédera volontiers sa place assise à quelqu’un qui en a le plus besoin, tiendra la porte pour le suivant, etc. Une personne égoïste, « qui ne pense qu’à sa gueule » n’est vraiment pas courtoise !
Avec le mouvement écologiste, c’est devenu une évidence : il est indispensable de prendre soin de notre environnement naturel. Pour cela, il est nécessaire de le connaître et de comprendre son fonctionnement.
Chacun·e aura à cœur de respecter tous les êtres avec lesquels il·elle partage la planète. La guide, le scout aura à cœur de se renseigner chaque fois que possible sur les plantes ou les animaux qu’elle·il croise. Connaître et comprendre les êtres vivants permet de mieux les protéger. Le scoutisme offre une multitude d’occasions de découvrir la nature et de s’émouvoir des merveilles qu’elle nous offre.
On s’abstiendra de lui causer du tort. Il doit rester le moins possible de traces de notre passage dans la nature ! On emporte ses déchets, on ne blesse pas les arbres, on circule sur les chemins afin de ne pas déranger les animaux, on se déplace en silence pour ne pas les effrayer, on ne piétine pas inutilement les jeunes pousses, etc.
Au camp, les feuillées seront installées conformément aux prescrits locaux et leur trou ne dépassera pas soixante centimètres afin que les micro-organismes puissent les traiter.
Cueillir des fleurs pour en faire un bouquet est un acte égoïste à éviter. Cela abrège leur existence car elles seront bien plus vite fanées, cela prive les abeilles de nourriture et les autres ne pourront plus en profiter. Contentons-nous de les admirer et de les laisser là où elles sont ! Prenons des photos, cela laisse des souvenirs bien plus durables.
Le mot « sait » a toute son importance ! On ne demande pas une obéissance aveugle !
La guide, le scout sait que si on lui demande de faire quelque chose c’est qu’il y a une bonne raison de le lui demander et que la personne qui le lui demande pense la réalisation possible. Dès lors, elle·il aura à cœur d’accomplir la tâche jusqu’au bout. Ainsi, si on lui demande de faire la vaisselle, elle·il ne se contente pas de laver les objets et de les abandonner dans l’égouttoir. Il faut aussi essuyer et ranger correctement la vaisselle, vider et nettoyer les éviers ou bassins utilisés, mettre les essuies à sécher, etc. De même, si on demande d’aller chercher du bois pour faire du feu, il ne suffit pas de ramener des branchages morts mais également de les débiter à la bonne longueur et de les ranger proprement à une distance commode par rapport au feu prévu. Les exemples ne manquent pas.
On aura à cœur de s’assurer qu’on a bien compris la tâche demandée. Il vaut mieux se faire expliquer les choses que de faire tout de travers. Ce qui peut sembler évident pour la personne qui commande une tâche ne l’est pas forcément pour celle qui va l’accomplir. En cas de doute, demandez des explications ! Par exemple, démonter une tente ne se fait pas n’importe comment. Il y a une procédure à suivre qu’on doit connaître ! Elle comprend, entre autres, le nettoyage et le comptage des piquets de sol car en abandonner dans le terrain de camp a non seulement un coût mais peut causer de sérieux dommages au propriétaire du terrain. Donc, s’il manque des piquets, on prendra soin de les rechercher activement pour que l’inventaire soit complet !
« On n’a rien sans peine. » Un travail bien fait apporte une satisfaction que ne peuvent comprendre que ceux qui l’ont accompli.
La guide, le scout n’est satisfait que lorsque ce qui doit être fait est correctement terminé. Ainsi, par exemple, lors d’une construction en bois, on ne se contentera pas de brêlages sommaires mais on s’appliquera à les faire correctement. Le résultat sera plus beau mais surtout plus solide. Au besoin, on recommencera un brêlage s’il n’est pas correctement réalisé.
Les difficultés ne font pas peur, la guide, le scout les affronte avec le sourire et la bonne humeur, sans renâcler devant l’effort à fournir.
Rien n’est plus énervant que de voir le fruit de son travail ruiné par des individus désinvoltes. La personne qui subit cela ne se sent pas elle-même respectée.
La guide, le scout prend soin du matériel collectif comme si c’était le sien. On participe à son rangement et à son entretien car le matériel coûte cher. Lors du montage d’une tente, on s’applique à respecter les procédures car une tente incorrectement montée risque de gros dégâts en cas de mauvais temps.
On ne gaspille pas inutilement ; la guide, le scout est économe !
Ce qui ne nous appartient pas est sacré. Nous n’y touchons pas à moins que ce matériel ne coure un risque quelconque. Il n’est évidemment pas interdit de ramasser un objet tombé par terre s’il ne nous appartient pas. On le place alors en sécurité à un endroit où son propriétaire le retrouvera facilement.
Lorsque la tente a été rangée, on veille à ne pas y mettre du désordre inutilement. On prend soin de ses affaires et on aura à cœur de les tenir rangées.
La guide, le scout gère ses émotions. Elle·il s’efforce d’exprimer ses sentiments sans blesser les autres.
On regrette souvent ce que l’on dit, fait ou pense sous l’emprise de la colère. Il n’est pas bon de réagir « à chaud », il vaut mieux prendre un temps de réflexion avant de s’expliquer avec les personnes qui ont fait quelque chose qui nous a heurté. Une communication assertive permettra de lever tout malentendu. Une personne qui a été blessée par des propos ou des actes inappropriés est comme une feuille de papier froissée. On aura beau faire tous les efforts pour effacer les traces, on verra toujours qu’elle a été froissée.
Quand on y regarde bien, cette loi scoute n’est rien d’autre que des règles de bon sens pour celui qui veut vivre harmonieusement en société.
Les valeurs véhiculées par la loi scoute sont universelles et peuvent se retranscrire dans d’autres contextes. Si on y adhère pleinement, on est prêt pour la grande aventure scoute, on est mûr pour prononcer la promesse qui n’est rien d’autre qu’une déclaration solennelle par laquelle on affirme adhérer aux valeurs du scoutisme.
Être guide, scout, ce n’est pas porter un bel uniforme, c’est avant tout un état d’esprit. Une guide, un scout dans l’âme se reconnaît même lorsqu’elle·il n’est pas en uniforme !